Création sonore - Un roadtrip pour écrire des chansons d'amour
Images d'inspiration.
J’ai jamais été en vacances dans un hôtel.
Que la destination soit précisément ce lieu-là.
M’arrêter une nuit et repartir, je ne suis jamais venue pour rester.
Ces hôtels-là, ceux les entre-deux, on y reste pas on s’y halte.
C’est des lieux plein de chambres qui ont des lits où personne ne s’éternise, avec une déco qui paraît elle aussi à demi : Elle sait déjà qu’elle n’est pas une destination, elle sait qu’elle est là en figurante, c’est pas la déco des resorts - qui se la raconte façon diva ; non la déco des hôtels de bord de route elle existe franchement, sans sourciller, elle ne fait pas de simagrées. Le panel de couleurs c’est beige, écru, saumon, vieux jaune, vieux vert. Ou alors on est parfois complètement dans le rouge bordeaux, on sait pas, c’est bien aussi, de pas savoir. Peut-être qu’il y aura une lampe de chevet de chaque côté du lit, des fois qu’on voudrait aller lire à l’hôtel.
Moi je suis toujours épatée par les serviettes d’hôtels parce que c’est plutôt quelque chose de constant. Elles sont toujours plus ou moins moelleuses, toujours blanches. Ça doit rassurer d’avoir des serviettes blanches, sûrement parce que ça ne cache aucune tache le blanc. Ce qui n’est pas toujours le cas des moquettes : couleur clair, mais pas blanc. Il faut dire que à l’inverse des serviettes, ça ne se change pas tous les jours les moquettes. À la rigueur on passe la shampouineuse, mais trop blanc ça serait infernal.
J’avoue que j’aime bien les couvre rideaux, on pourrait dire le couvre lit du rideau : un genre de par-dessus un peu épais, parfois molletonné. Quelqu’un a choisi ce tissu parmi d’autres, il faut voir avec quoi ça résonne : souvent c’est le tissu du fauteuil, quand il y a un fauteuil. Enfin souvent il y a un fauteuil, car il y a une petite table. J’imagine ce que font les gens sur ces petites tables : à chaque fois j’imagine des inconnu.e.s écrire des lettres, comme si on écrivait toujours à l’hôtel. Moi j’y pose mon sac, j’imagine que vous aussi.
Tout ça pour dire que j’ai beaucoup d’affection pour ces endroits. Une tendresse pour ces espaces qui n’ont pas de bras qui leur restent longtemps, des gens qui ne s’installent pas vraiment, comme le crush avant le grand amour, l’apéricube avant le buffet, la pub des boxs à louer avant le film du mercredi soir, ces espaces simplement traversés qui ne sont pas des grandes vacances.
Je veux les vivre la nuit, quand ils existent pour ce qu’ils sont, fonction dormir pas loisir, y passer la nuit pour écrire des mots et des sons, fabriquer et bricoler de la musique, par exemple enregistrer le son de la ventilation ou les pas dans les escaliers. Enfin pour l’instant j’en sais rien, ça dépendra des hôtels, de la configuration, des circonstances.
Ce qui est sûr c’est que dans mon sac il y aura : ordinateur -casque - clavier midi - micros - enregistreur - carnet et crayon - brosse à dent
Voilà, l’idée c’est de leur écrire des chansons d’amour in situ.
Extrait
Crédits photos : 1. Pinterest 2. Sandra Alvarez 3. Liminal space 4. Pinterest 5. DMT Le Comte 6. Liminal Hotel Vibes 7. Le Dauphin restaurant Kervignac
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